jeudi 6 juin 2013

Voyage dans la région de Misiones. Jour 1: San Ignacio Mini

Je commence une série d'articles pour présenter le voyage que j'ai fait grâce à l'association BAIS Argentina, une association qui propose des activités pour les étudiants étrangers venus à Buenos Aires. C'est très intéressant pour les prix et l'ambiance, j'ai passé un très agréable voyage avec eux, donc n'hésitez pas à vous inscrire sur leur site pour être tenu au courant des activités si vous venez sur Buenos Aires pour une période un peu prolongée.
Leur site: http://www.baisargentina.com/ 

Donc, je suis partie pour un long weekend dans la région de Misiones, au Nord de l'Argentine, avec une bonne soixantaine d'autres étudiants venant des 4 coins du monde. Misiones est un endroit célèbre pour son ambiance plus tropicale, pour les grandes cascades d'Iguazu (nous y reviendrons), et pour les ruines des Missions Jésuites. C'est par cette spécificité historique que l'on commence le périple, dans la ville de San Ignacio Mini, où se trouvent les ruines d'une réduction jésuite, très bien conservées. Il s'agit d'un village construit à l’initiative de prêtres et hommes de foi jésuites, venus s'installer dans la région au XVIIeme siècle, pour apporter la parole chrétienne aux natifs, le peuple Guarani. On parle de "réduction" car le mode de vie des Guaranis est à l'origine nomade, et que pour mieux entrer en contact avec eux, les Jésuites ont décidé de "réduire" leur mode de vie, en les sédentarisant dans une structure très hiérarchisée, c'est à dire un village organisé autour de l’Église et de la place centrale.
Je vais dans cet article seulement relater ce dont je me souviens de la visite, si vous souhaitez avoir des informations plus précises (et surtout qui ne risquent pas d'être erronées), voici quelques liens:
http://whc.unesco.org/fr/list/275/
 http://www.stignace.net/recherchedetextes/cadretextes/missionssjaupresdesguaranis.htm
 http://www.tripteaser.fr/argentine/reportage/459/les-ruines-jesuites-de-san-ignacio-mini

La région de Misiones est à environ 20h en autobus (micro) de Buenos Aires. Eh oui, tout est grand ici, et les distances sont souvent impressionnantes dès qu'on veut voyager. Mais pas de souci, les argentins ont tout prévu. De nombreuses compagnies de micros proposent des aller et retour entre les différentes grandes villes dans des autobus couchettes plutôt confortables, avec 2 chauffeurs pour la sécurité. On a droit au repas du soir et au petit dèj (enfin, un gâteau..) pour le prix du billet. La nuit est un peu agitée, surtout que c'est un bus à deux étages, que l'on est dans un voyage pour étudiants, et que le premier étage a été réservé pour faire la fiesta.

 Repas du soir, très correct, et servi chaud.
Lever du soleil quelque part dans le nord de l'Argentine.
Petit déj' !

Nous arrivons en fin de matinée au niveau du musée de San Ignacio. L'entrée est de 70 pesos pour les étrangers (il faut présenter son passeport), le prix est moins cher pour les résidents argentins, ou les personnes ayant un visa de résidence. De l'extérieur il ne paie pas de mine, mais derrière se trouvent les fameuses ruines, qui sont dispersées autour de la très grande place centrale, lieu clé où tout le monde se retrouvait pour travailler la journée. Dans le musée en lui même on peut admirer de nombreux objets de la vie de tous les jours, mais aussi et surtout des objets d'art, comme par exemple un violon, ou des statues de saints, car les arts étaient encouragés par les jésuites dans le fonctionnement de la communauté. On peut également écouter de la musique traditionnelle guarani et jésuite, et en apprendre plus sur la vie des guaranis, dans leur vie nomade au sein de la forêt, et ensuite dans leur vie au sein des réductions.

 L'entrée du musée








 Une maquette de la reducción reconstituée.

Nous poursuivons la visite à l'extérieur, pour découvrir les ruines avec un guide, dont le père est Guarani. L'endroit est vraiment grand et impressionnant, et c'est là que l'on s'aperçoit que tous les aspect de la vie du village étaient organisés, et centrés autour de la religion chrétienne.


 Les piliers de pierre proches des maisons servaient à soutenir les lourds toits de bois et formaient ainsi un parcours couvert le long des habitations.
 Chaque maison appartenait à une famille, et elles ne servaient que pour dormir et manger. Le reste de la vie de tous les jours se faisait à l'extérieur, principalement sur la place centrale.

 Il y avait aussi des habitations réservées aux personnes célibataires ou veufs/veuves, les hommes et les femmes de ces catégories vivants séparés. Seuls les couples mariés suivant les préceptes chrétiens pouvaient vivre ensemble avec leurs enfants dans une maison particulière.
 Les Jésuites étaient très peu nombreux par réductions, et vivaient dans un bâtiment à part. Ils étaient enterrés dans l'église à leur mort, alors que les guaranis étaient enterrés dans le cimetière du village. Détail étonnant, dans le fond du cimetière, à l'écart, une petite bâtisse était aménagé pour le chaman du village, qui semble-t-il avait un rôle de guérisseur.

 Vues de la place centrale. Elle est immense et entièrement nue. Les habitants s'y réunissaient tous les jours pour travailler, chaque catégorie d'âge et de sexe ayant un travail bien déterminé, basé sur la manufacture le plus souvent. Les enfants devaient obligatoirement aller à l'école, et les offices religieux rythmaient la vie de toute la communauté.
 Entrée de l'église.



Cet arbre est nommé "Corazon de piedra" (Coeur de pierre) à cause du fait qu'il a grandi autour d'un pilier en pierre, le recouvrant quasi totalement. On peut apercevoir le pilier à travers les fentes formées par le tronc.

La visite achevée, nous remercions le guide, et repartons pour nous rapprocher de Puerto Iguazu, la ville la plus proche des fameuses grandes chutes. Iguazu signifie "Grandes eaux" en guarani, et elles méritent vraiment bien leur nom. Mais, ça, ce sera l'objet d'un prochain article.

Petit bonus: sur la route on peut s'arrêter pour admirer la Triple Frontera, un endroit où on a un panorama du fleuve Paraguay séparant l'Argentine, le Brésil, et le Paraguay. C'est très beau, et en plus il y a sur la terrasse des petits artisans qui vendent des bijoux et souvenirs vraiment très jolis.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire